Bercy veut il la mort du fonds en euros des contrats d’assurances vie?

Le gouvernement a le désir d’orienter les capitaux des épargnants vers des placements à long terme productifs.

La sécurité des fonds en euros

Le fonds en euros des contrats d’assurance vie a la particularité par effet de cliquet de sécuriser les intérêts générés annuellement et donc du capital investi. Peut-être que le fonds en euros est en sursis.

Que se passe-t-il ?

Bruno Le Maire, notre ministre de l’économie vient de lancer une consultation publique pour la future loi PACTE, le Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises qui sera présenté en avril 2018.

L’ambition de ce plan est de donner aux entreprises des moyens concrets d’innover, de se transformer, d’évoluer et créer de nouveaux emplois.

Et avec lui un lot de changement, notamment en épargne et encore plus particulièrement en assurance vie. Le but est de diriger les capitaux investis vers des placements longs et plus productifs, soit vers les entreprises.

Oui, mais voilà un fonds en euros sur un contrat d’assurance vie est composé en moyenne à 80 % d’obligations et pour 1/3 dans les fameuses obligations d’états et 2/3 vers des obligations d’entreprises et seulement 7 à 8 % en actions. Cette répartition était faite pour sécuriser l’argent des épargnants, c’est un véritable garde fou et par besoins d’immobilisation de fonds propres Solvabilité 2. Ici Bercy souhaiterait permettre aux acteurs financiers en assurance vie d’augmenter la part possible en action.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire notre article sur le fonds en euros.

 La mort programmée du fonds en euros ?

Par l’augmentation de la part des actions dans la répartition du fonds en euros, l’état souhaite une garantie moindre en cas de détention de courte durée et préservée en cas de détention longue, autour d’une durée de 8 à 10 ans

Au final les fonds en euros devraient se transformer progressivement en fonds en eurocroissances.

Petite infographie, les fonds en eurocroissance étaient préconisés lors du rapport Berger-Lefebvre en 2013. C’est un fond qui s’inspire de la même mécanique des contrats eurodiversifiés lancés au milieu des années 2000.

La garantie en capital ne sera seulement à terme ?

Le fonds en euro classique comme nous le connaissons aujourd’hui est garanti à tout instant en capital. Le fonds eurocroissance lui ne le sera qu’au bout de 8 ans minimum et la durée pourrait montrer jusqu’à 40 ans…

Certains supports comme le fonds croissance peut même ne garantir que 80 % du capital. En échange, les assureurs doivent donner plus de liberté de gestion pour investir dans des actifs plus rémunérateurs.

Néanmoins aujourd’hui nous avons des taux d’intérêt historiquement bas, les fonds eurocroissances devraient eux aussi être pénalisés par de telles conditions.

À moins d’avoir un horizon d’investissement très très long, cette option ne sera pas plus performante.